Avec les oiseaux, nous abordons les systèmes comportementaux les plus complexes. Les systèmes de soins à la progéniture sont presque à considérer comme une règle universelle. Le mâle (6% des familles) ou la femelle (25% des familles), souvent les deux ensembles (54% des familles) en sont les acteurs. Les liens entre mâles et femelles sont très puissants. Pour exemple, les passereaux retournent régulièrement avec le bec leurs œufs pour que chaque « face » soit équitablement chauffée et que l’embryogenèse se décline normalement. De même, les oies cendrées, Anser anser, ramènent avec le bec un œuf qui a roulé par maladresse hors du nid. Mais pour les oiseaux, le développement d’une batterie comportementale de soins à la progéniture nécessite l’immobilisation de cette progéniture et donc la rend vulnérable. C’est sans doute pourquoi, les comportements parentaux alloparentaux se sont développés. Cependant, cette immobilité relative est compensée par une croissance rapide et l’apparition, dès le plus jeune âge, de certains schèmes comportementaux comme la quête de nourriture à l’entrée au nid de la parentèle. Ces déclencheurs comportementaux sont renforcés chez certaines espèces de passereaux par des tâches de couleurs vives disposées dans le gosier des jeunes. Dans la famille apparentée des ordres de Struthiones, de rhéidés, de caucasiens et de tinamiformes, le mâle assure l’essentiel des soins après la ponte. Chez les tinamiformes, il couve et élève les jeunes. Les rôles sexuels sont renversés puisque c’est la femelle qui possède un territoire et courtise plusieurs mâles. On observe la même tendance masculine pour les turnicidés et les picidés. Celui des Struthiones couve la nuit tandis que le jour la femelle le remplace. Il est possible de voir plusieurs femelles pondre dans le même nid. Mais une seule couve par intermittence avec le mâle. Dans le groupe des Passéiformes, les soins paternels ne concernent que les Artamidés d’Australie. Chez les passereaux, la femelle est aidée par le mâle pour surveiller et nourrir les poussins. Les jeunes de la première couvée peuvent être retenus au nid pour aider leurs parents. Comment expliquer la particularité des passereaux qui sont les plus présents dans le monde ? Sans doute, à l’origine, les jeunes étaient nidifuges et leur développement nécessitait peu ou pas du tout de soins mais une longue période d’incubation au nid. La petite taille qui caractérise les Passéiformes fut certainement sélectionnée par l’occultation d’un grand nombre de niches écologiques. Il en résulta une taille réduite pour les œufs donc une contenance en vitellus moindre. Les jeunes devinrent nidicoles car leur maturation faisait appel à des soins ultérieurs différents de l’édification d’un nid ou d’un lieu de ponte puis d’une couvaison directe ou indirecte. Les jeunes devinrent plus longuement dépendants de leurs parents et Il fallut la réunion en couple des deux géniteurs car la dépense énergétique était trop lourde pour un seul, mâle ou femelle. La socialité apparut.

Le Bruant des neiges Plectrophenax nivalis la femelle réussie à élever plus de poussins lorsqu’elle est aidée par le mâle.

Parental Care in Great Crested Grebes

http://www.youtube.com/watch?v=uR49abI_BVM