A l'éclosion, le stade atteint par les jeunes à l'issue de la période embryonnaire permet de diviser les oiseaux en deux catégories : les nidicoles et les nidifuges.
Les nidicoles
Ce sont les oiseaux qui, après l'éclosion, restent au nid. Ce dernier est généralement bienélaboré, l'oeuf est proportionnellement petit, l'incubation est de courte durée et l'éclosion synchronisée ou différée. L'oisillon naît à l’état de « larve ». Il est souvent nu ou parfois couvert d'un fin duvet; il a les yeux fermés et ses membres postérieurs sont peu développés. Il est incapable de survivre et de grandir sans les soins de ses parents. Sa croissance et son développement sont rapides.
Les nidicoles regroupent tous les passereaux, les martinets, les perroquets, les pics, les coucous, les pigeons, les rapaces diurnes et nocturnes, les hérons....
Le Hibou moyen-duc ne construit pas de nid; il utilise souvent un ancien nid de corvidé.
La femelle pond généralement 4 à 5 oeufs avec un intervalle de 2 jours entre chaque oeuf. Elle couve dès la ponte du premier oeuf; ainsi, il y a un décalage dans les éclosions. A l'éclosion le jeune est couvert d'un fin duvet blanc. Les jeunes sont nidicoles et séjournent au nid durant environ 24 jours. A cet âge, ils ne savent pas encore voler et sont perchés sur les branches aux alentours du nid.
Les nidifuges
Ce sont les oiseaux qui, après l'éclosion, quittent le nid. Ce dernier est généralement sommaire, l'oeuf proportionnellement gros, l'incubation de longue durée et l'éclosion synchronisée. Le poussin naît à l’état de « véritable petit oiseau ». Il est couvert de duvet et ses yeux sont ouverts. Ses membres bien développés lui permettent très
rapidement de marcher, de nager et de suivre ses parents. Il se nourrit seul ou
partiellement seul et sa croissance est lente. Les nidifuges regroupent les gallinacés, les grèbes, les oies, les canards, les grues....
La femelle de Harle bièvre pond 7 à 14 oeufs dans la cavité d'un arbre ou dans
celle d'un rocher. Les poussins sont nidifuges et quittent le nid en sautant dans le vide; ils rejoignent la femelle qui les guidera dans leurs déplacements. Ils sont indépendants à l'âge de cinq semaines.
Trois jours après la naissance, la différence entre nidicole et nidifuge se voit
parfaitement : le Vanneau huppé a déjà l'oeil vif et il est recouvert d'un duvet. Il est
capable de manger tout seul, contrairement au Merle noir qui dépend entièrement de ses parents et qui est encore aveugle.

 

Vanneau hupp           Merle noir
nidicole                           nidifuge

 

 

 

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Stratégies d’appariements chez les oiseaux:

 

 

Monogamie chez les oiseaux :

95% des espèces d'oiseaux sont monogames. Dans un certain nombre de cas (en particulier chez les grandes espèces à longue durée de vie), ces couples sont constitués pour la vie.
Parmi les espèces monogames strictes, nombreuses sont celles chez qui la copulation avec d'autres partenaires peut intervenir, selon les circonstances. Dans ces cas, on observe des comportements collaboratifs du père génétique avec le couple. Pour certaines espèces, la monogamie est davantage liée à l'adoption du même territoire qu'à une véritable monogamie.

http://www.animalbehavioronline.com/epc.html

 

Polygynie :

La polygynie, c’est un mâle qui s’accouple avec plus d’une femelle alors qu’une femelle ne s’accouple généralement qu’avec un seul mâle. Se retrouve chez 2% des espèces, On pense que c’est un des systèmes fondamentaux dans les relations entre animaux. La raison est évidente. Par définition, le sexe qui produit les plus grandes cellules reproductrices est le sexe féminin et celui qui produit les cellules les plus petites est le sexe masculin.
 Donc les mâles s’investissent moins dans l’embryon qui est le résultat de la fusion d’un spermatozoïde et d’un œuf.
a polygynie survient lorsque les mâles détiennent des territoires qui ont des ressources qualitatives grandement variables.
Les femelles auront tendance à choisir les mâles supérieurs. Lorsque ceux-ci ont déjà une compagne, les nouvelles femelles ont le choix. Elles peuvent sélectionner un mâle qui possède un territoire inférieur ou elles peuvent devenir la seconde concubine du mâle supérieur. Si la différence entre les territoires de haute et de basse qualité est assez importante, la seconde stratégie est la meilleure.
Peu ou pas d’aide de la part d’un mâle détenant un territoire riche en ressources donnera une meilleure chance de produire des jeunes qui survivront que la coopération totale d’un mâle au territoire pauvre en ressources. Le mâle détenant le territoire riche augmente ainsi ses chances d’avoir une descendance de bonne qualité.
La polygynie n’est pas toujours associée à la territorialité. Certaines espèces de tisserins granivores d’Afrique ont des ressources super abondantes et le mâle n’est pas territorial, car défendre un territoire n’augmente pas ou ne protège pas les ressources nutritives. Les femelles n’ont pas besoin d’aide de la part des mâles pour élever les jeunes, et les tisserins nichent en colonies, minimisant ainsi le besoin d’avoir un partenaire pour défendre le nid. La femelle est ainsi libre de choisir n’importe quel mâle comme père de ses jeunes. Ici et dans les cas de mâles territoriaux, la polygynie est liée à la disponibilité de ressources.

 

 

 

Polygynie :

Lek :

Le terme dérive du Suédois Lek, un substantif qui désigne généralement des jeux et activités agréables et peu réglementés (comme les jeux des enfants). Plus spécifiquement, l'étymologie du mot est datée de 1871 et traduit le fait de courtiser (chez certains animaux) ; du suédois leka : "jouer". Le terme arène de parade fait référence aux arènes de combat.
Le terme fut à l'origine le plus souvent utilisé pour le Tétras lyre (orrlek), pour le Grand Tétras (tjäderlek) et pour l'Outarde canepetière (oiseau des plaines céréalières). Le comportement de lek est courant pour les oiseaux comme le Tétras des armoises, le Tétras des prairies et le Tétras à queue fine. Ce comportement apparaît également chez des oiseaux d'autres familles comme le Combattant varié, la Bécassine double, l'Érismature à barbillons, des oiseaux mouches comme le Colibri à queue large, l'Ermite à brins blancs ou l'Ermite vert, les pipridés, les paradisiers, le Piauhau hurleur (voir Cotingidae) et le Kakapo,

Tétras des armoises Centrocercus urophasianus             Tétras lyre Lyrurus tetrix

 

Les mâles défendent de petits territoires d'accouplement, que les femelles visitent seulement dans le but de trouver un partenaire pour la reproduction.

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La polyandrie :

Il existe deux types de polyandrie: la polyandrie simultanée et la polyandrie séquentielle.
Dans la première, chaque femelle possède un grand territoire incluant de petits territoires de reproduction de deux mâles ou plus qui s'occupent des œufs et élèvent les petits: c'est le cas des jacanas. Les femelles peuvent aider chaque mâle à défendre son territoire. Une femelle ne copulera pas avec un autre partenaire pendant que ses œufs sont en train d'être couvés ou pendant les six premières semaines de la vie des oisillons. Si une couvée est perdue, elle se reproduira rapidement avec le mâle et pondra à nouveau aussitôt.
Il existe une variante de ce système, appelée "polyandrie coopérative simultanée" dans laquelle une couvée mixte est élevée par une femelle et par plusieurs mâles. Ce système est noté chez la Buse de Harris (Parabuteo unicinctus) et chez le Pic glandivore (Melanerpes formicivorus).
Dans le cas de la polyandrie séquentielle (la plus répandue), une femelle se reproduit avec un mâle, pond des œufs puis stoppe la relation, laissant le mâle couver pendant qu'elle se reproduit avec un autre mâle. Ce système s'observe par exemple chez le Chevalier grivelé (Actitis macularia) et chez les phalaropes.

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Des avantages évolutifs :

La polyandrie présente plusieurs avantages évolutifs pour la femelle qui se reproduit avec différents mâles. D'une part elle peut obtenir davantage de faveurs de la part des mâles courtisans qui peuvent offrir de la nourriture, de l'aide ou de la protection lors de la parade nuptiale. Les mâles courtisans peuvent aussi subvenir à la protection ou à l'alimentation des petits nés de l'accouplement de la femelle avec un précédent mâle. Cela peut aussi permettre à la femelle d'économiser des ressources énergétiques autrement consacrées à repousser les avances des mâles.
On considère toutefois que la principale force évolutionnaire expliquant la polyandrie résiderait dans l'intérêt pour la femelle à augmenter la qualité génétique de sa descendance:
- la femelle a l'opportunité de se reproduit avec un mâle de meilleur qualité que le mâle avec lequel elle s'était accouplée au préalable
- le fait de se reproduire avec plusieurs mâles augmente la diversité génétique dans la descendance de la femelle
- la femelle peut trouver le mâle dont les caractéristiques génétiques sont les plus compatibles avec son propre génome
- en mettant ainsi le sperme de plusieurs mâles en compétition, elle sélectionne le capital de fertilisation le plus performant.

 

 

Chez les jacanas, il a été remarqué que les femelles gagnant de nouveaux territoires pratiquent occasionnellement l’infanticide, détruisant les jeunes des femelles précédentes. Les mâles tentent de défendre leurs nichées, comme le font les lionnes avec leurs jeunes

Photo : Sophie Reverdiau

Le Bécasseau de Temminck (Calidris temminckii) pratique une forme "primitive" de la polyandrie séquentielle.